Concevoir l’alimentation animale avec un minimum de pertes

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Objectif:

Les engrais et les aliments pour animaux, qui sont utilisés efficacement et avec parcimonie, favorisent de manière optimale la croissance des plantes et la production animale. Les pertes et émissions dans l’environnement sont évitées autant que possible.

(En référence à la «Stratégie Climat pour l’agriculture et l’alimentation 2050», OFAG)

    Déjà en chemin

    De nombreuses dispositions légales, même récentes, réduisent les pertes d’éléments fertilisants, encouragent l’utilisation efficace d’engrais et réduisent les émissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture suisse.

    Pendillard obligatoire: l’obligation d’épandre du lisier en cherchant à réduire les émissions, par exemple grâce à l’utilisation de pendillards, est ancrée dans l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair) révisée. Cette révision a été décidée par le Conseil fédéral afin de réduire les émissions d’ammoniac dans l’agriculture.

    Prescriptions relatives à la protection des eaux: la protection des eaux est régie par la loi fédérale sur la protection des eaux (loi sur la protection des eaux, LEaux). Les articles importants dans ce contexte sont les suivants:

    Prescriptions relatives au nombre d’unités de gros bétail (UGB): la limitation du nombre d’unités de gros bétail par hectare de surface agricole utile fait partie de l’ordonnance sur les paiements directs (OPD). Cette réglementation vise à réduire la pollution par les éléments fertilisants et à promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement.

    Bilan de fumure des exploitations: l’obligation pour les exploitations d’établir un bilan de fumure est également définie dans l’ordonnance sur les paiements directs (OPD). Ce bilan est censé garantir l’utilisation efficace des engrais et éviter les excédents d’éléments fertilisants.

    L’ordonnance sur les paiements directs (OPD) de la Suisse promeut des formes d’exploitation durables par des contributions en faveur de la production de lait et de viande basée sur les herbages (PLVH). L’objectif de ces contributions est d’encourager, dans le pays d’herbages qu’est la Suisse, l’utilisation de fourrage provenant de prairies et de pâturages ainsi qu’une forme de production durable et adaptée au site. Au total, en 2024, 28 634 exploitations agricoles ont participé au programme PLVH.

    Prochaines étapes – exemples

    Recyclage des protéines animales

    Grâce au recyclage des protéines animales, la filière s’efforce d’améliorer la durabilité dans l’affouragement des animaux de rente et de réduire la dépendance à l’égard des aliments pour animaux importés. Centravo Holding SA, une entreprise suisse de mise en valeur de la viande sise à Lyss, en est un exemple. Centravo transforme des sous-produits animaux issus de l’abattage d’animaux de rente pour fabriquer notamment des matières premières destinées à l’industrie de l’alimentation animale. L’utilisation de ces sous-produits permet de remplacer en partie les protéines de soja importées, ce qui contribue à la promotion d’un secteur agro-alimentaire durable.

    Estimation de la valeur d’élevage

    Suisseporcs, la Fédération suisse des éleveurs et producteurs de porcs, s’engage activement en faveur d’une production porcine efficace et à faibles émissions. L'estimation de la valeur d’élevage , qui vise à identifier les animaux de haute qualité génétique étant à la fois productifs et respectueux de l’environnement, constitue un outil capital à cet égard. Il en résulte non seulement une augmentation de l’efficacité de la production, mais aussi une réduction des émissions par kilogramme de viande produit.

    Alimentation appauvrie en matière azotée

    Le programme de contributions à l’efficience des ressources (CER) pour l’alimentation biphase des porcs appauvrie en matière azotée a été introduit en 2018 et se poursuivra jusqu’à fin 2026. Ce programme vise à adapter la teneur en protéines brutes du fourrage aux besoins des porcs dans les différentes phases de croissance et de production afin de réduire les émissions d’azote. Selon les informations actuelles de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), l’alimentation biphase appauvrie en matière azotée dans la production porcine deviendra probablement une composante obligatoire des prestations écologiques requises (PER) à partir de 2027. L’alimentation biphase devient ainsi la norme et l’affouragement à l’aide d’un aliment unique n’est plus nécessaire.

    Trajectoire de réduction des pertes d’éléments fertilisants

    La Fédération suisse des éleveurs et producteurs de porcs (Suisseporcs), l’Association suisse des producteurs de volaille (ASPV) et l’Association des producteurs d’œufs suisses (GalloSuisse) s’engagent par le biais de conventions d’objectifs avec la Confédération à prendre des mesures pour la mise en œuvre de la trajectoire de réduction d’éléments fertilisants. L’objectif est de réduire les pertes d’éléments fertilisants et donc de minimiser les impacts négatifs sur l’environnement.